Washington-Doha en atterrissage : Pas de 1+1. La réflexion du libre penseur Hubert Kabasubabo

Les récentes interactions politico-diplomatiques de Doha ont enclenché des supputations aussi réductionnistes que fantaisistes émanant des congolais catastrophistes et des opposants situationnistes. Selon eux, les représentants du gouvernement congolais auraient refusé de valider les textes de l’accord définitif parce que le Président congolais Tshisekedi redouterait le dialogue inclusif qui pourrait aboutir à une gouvernance multipartite dont la transition, gouvernance multipartite dans laquelle ce pouvoir serait réduit dans la formule 1+1 c’est-à-dire le Président plus un vice-Président de la République qui émanerait de l’opposition armée ou même de l’opposition non armée. Cet argumentaire assorti de populisme et d’ambition politique « don quichotesque » souffre d’un grave déficit politologique. Il mérite donc un démontage normatif éclairant les pistes les plus rationnelles pour le progrès collectif loin des fantasmes politiciens. Primo, comme relever avec un optimisme effervescent par le ministre congolais de la communication Patrick Muyaya sur TV5 Monde, le processus de Washington-Doha est dans la phase finale d’atterrissage. Mais exploitant toujours des stéréotypes aujourd’hui surannés, on veut faire croire que le Président congolais serait dans un revirement. Pourtant l’objectivité analytique impose de reconnaitre que depuis 2024 le président congolais est dans une mutation fonctionnelle et opératoire que ses adversaires refusent de discerner par rejet et par aversion partisane. Une perspicacité minimale permet de réaliser que Tshisekedi a démontré une ferme volonté en faveur de la paix en progressant tangiblement et de manière indéniable de la position initiale de refus catégorique de négocier avec les opposants armés en acceptant plusieurs interactions fructueuses avec eux signant notamment un engagement de principe suivi d’un accord de cessez-le-feu faisant donc cheminer ce processus aujourd’hui dans sa phase d’atterrissage. Il apparait donc que Kinshasa n’est pas dans un revirement  mais dans la logique d’un atterrissage prudent exigeant une piste d’atterrissage nivelé débarrassé des troupes étrangères du territoire congolais. C’est une logique implacable de la prééminence de la souveraineté nationale. Ni le dialogue inclusif interne, ni l’intégration économique régionale ne peut être envisagé avec sérénité avec les troupes étrangères positionnées illégalement sur des portions du territoire congolais. Secundo, la supputation politicienne selon laquelle Tshisekedi aurait refusé de faire valider l’accord final parce qu’il craindrait la réduction de son pouvoir à travers la formule 1+1 c’est-à-dire un président et un vice-président découle de la divagation politicienne et des ambitions d’une politicaillerie avide de pouvoir. Une telle formule est foncièrement en violation de l’ordre institutionnel établi et en transgression maximale de la constitution. En effet, il est à la fois immoral et irrationnel d’envisager ou de chercher à obtenir une vice-présidence de la république avec d’énormes implications budgétaires, un poste qui n’est pas prévu par la constitution existante. La seule option pouvant être envisagée et qui est constitutionnellement acceptable est celle d’un Premier ministre avec 4 vice-premiers ministres dont 1 de l’opposition non armée, 1 de l’opposition armée, 1 de la majorité présidentielle et 1 de la société civile. Ce cas de figure est aussi rationnellement justifié par la solide jurisprudence de 2016-2018 où à l’issue du dialogue de la cité de l’OUA sous Kodjo et du dialogue de la CENCO, Badibanga puis Tshibala furent désignés premier ministre. On se trompe d’époque en pensant qu’on peut reproduire une autre version de 1+4. Il n’y aura pas de Sun city 2. Il est saugrenu d’envisager une présidence de la République partagée. L’ordre institutionnel et la normativité constitutionnelle notamment en termes de régime doivent être absolument respectés car découlant de la volonté limpide du souverain primaire exprimé par referendum en 2005.           

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